Willem Drost

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais ( ? v.  1630  – ?  1678).

On ne sait pratiquement rien sur la vie et la personne de ce remarquable élève de Rembrandt (entre 1648 et 1656), actif à Amsterdam, signalé par Houbraken, sinon qu'il était peut-être d'origine allemande (à cause d'une signature avec le prénom en toutes lettres : Wilhelmus, forme latinisée, sur un Autoportrait présumé (1653) et qu'il séjourna assez longtemps à Rome, où il se lia avec Carlo Loth et Jan Van der Meer d'Utrecht. Peut-être est-il le Drost signalé dans un acte d'inventaire à Rotterdam en 1680. On ne connaît de lui jusqu'à présent que 6 toiles signées et datées, pour la plupart de 1653 et de 1654, et 2 ou 3 eaux-fortes, dont 1 de 1652. À part le Noli me tangere du musée de Kassel, étroitement lié au tableau de Rembrandt de même sujet (1651), et l'étrange et froide Bethsabée du Louvre de 1654, tous les autres tableaux de Drost sont des portraits, le chef-d'œuvre restant le Portrait de femme du musée Bredius de La Haye (1653), d'un réalisme adouci assez proche de Maes et quelque peu vermérien par la beauté de larges blancs et jaunes presque crémeux. C'est certainement l'artiste qui a le plus bénéficié de l'étude attentive de l'école de Rembrandt entreprise ces dernières années par Werner Sumowski. Il a été possible de se rendre compte à quel point l'artiste a pu bien comprendre la technique riche et solide du maître dans sa pleine maturité, tout en ayant lui-même son propre style. Aussi un grand nombre d'œuvres attribuées à Rembrandt ou simplement mal attribuées lui ont-elles été redonnées, constituant ainsi un corpus de plus en plus important : la Vierge annoncée du musée de Prague. Le Jeune Daniel du musée de Copenhague, utilisation intelligente de la gravure de Jan Six lisant, la Femme de Budapest, autrefois attribuée à Vermeer, enfin le superbe Noli me tangere (1651) du musée de Kassel. Plusieurs peintures de Drost sont sans doute encore attribuées à Rembrandt, comme le prouve tel portrait de Jeune Femme (Londres, Wallace Coll.) faussement signé Rembrandt et maintenant rendu à Willem Drost. Un Autoportrait de lui aux Offices aurait été acheté directement à l'artiste à Venise entre 1655 et 1663.