Caesar Domela Nieuwenhuis, dit César Domela

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais, naturalisé français (Amsterdam 1900  – Paris 1992).

Il commence à peindre d'après nature dès 1922 dans une manière très stylisée. En 1923, après avoir habité Paris, il travaille à Ascona, à Berne et à Berlin, où il élabore ses premières compositions abstraites (Composition géométrique n° 4, 1923, Paris, M. N. A. M.), et il participe à l'exposition du Novembergruppe à Berlin. Sa rencontre avec Mondrian à Paris en 1924, puis avec Théo Van Doesburg et son entrée dans le groupe De Stijl déterminent son orientation vers les compositions néo-plastiques, qu'il expose la même année à La Haye (gal. Andretsch). Domela retourne à Berlin en 1927, où il va créer bientôt ses premiers " tableaux-reliefs ", qui, tout en demeurant néo-plastiques, vont se dégager peu à peu de la théorie de Mondrian : Composition néo-plastique (1930, La Haye, Gemeentemuseum). Il réalise alors des photomontages, travaille comme graphiste pour la publicité et participe au groupe " d.a.h. " (die Abstrakten Hannover) aux côtés de Kurt Schwitters, Friedrich Vordemberge-Gildewart et Carl Buchheister. Il organise en 1931 la première exposition consacrée au photomontage à Berlin. Arrivé à Paris en 1933, il commence alors la suite de ses reliefs polychromes, auxquels il intègre divers matériaux parfaitement adaptés, comme le bois, le cuivre, l'acier, l'ivoire et le Plexiglas. Il fait partie de l'association Abstraction-Création à Paris, crée la revue Plastique avec Sophie Taeuber-Arp en 1937. Dès le début de sa carrière, il a participé aux plus prestigieuses manifestations de l'avant-garde, de la Société anonyme en 1926 à l'exposition Konstruktivisten de Bâle en 1937 en passant par l'exposition inaugurale du M. O. M. A. de New York, Cubism and Abstract Art, en 1936. Il a exercé une très grande influence sur de nombreuses générations avant et pendant la guerre, en particulier auprès d'artistes nord– et sud-américains, en France à la Libération auprès de Nicolas de Staël et de Jean Deyrolle par exemple, ensuite, aux côtés de Herbin et d'Alberto Magnelli, en particulier à travers ses participations au Salon des réalités nouvelles. Depuis 1985, son œuvre a retrouvé une audience nouvelle auprès d'artistes tels que John Armleder, Gerhard Merz, Richard Deacon. Une rétrospective de son œuvre a été présentée au Kunstverein de Düsseldorf en 1972, au Gemeentemuseum de La Haye en 1980, au M. A. M. de la Ville de Paris et au musée de Grenoble en 1987. Sa première œuvre monumentale a été réalisée dans un collège de Mirebeau (Côte-d'Or) en 1981. Ses œuvres sont conservées dans la plupart des grands musées européens et américains.