Monteiro Vicente Do Rego

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste brésilien (Recife 1899  – id. 1970).

Figure majeure du modernisme brésilien, Monteiro a aussi participé pleinement du milieu artistique de Paris, où il a résidé de 1911 à 1914, fréquentant l'académie Julian, puis de 1921 à 1932 et de 1946 à 1957. Très remarqué pour les toiles de facture cubiste qu'il envoie à la Semaine d'art moderne de São Paulo en 1922, Monteiro figure à Paris au Salon des indépendants et à celui des Tuileries et, parmi les artistes défendus par Léonce Rosenberg, à la galerie de l'Effort moderne. En 1930, Torres Garcia l'invite à la première exposition latino-américaine organisée à Paris, galerie Zack. Il poursuit aussi des activités littéraires et codirige la revue Montparnasse. Son style pictural, où s'exprime une tension entre inertie et mouvement, archaïsme et modernité, parvient à maturité durant les années 1920 : des sujets — bibliques, sociaux, ruraux (l'Enfant et les bêtes, 1925, Paris, M. N. A. M.) ou sportifs (Les Boxeurs, 1927, musée de Grenoble) — sont représentés avec un dépouillement et une monumentalité où se lit son admiration pour l'art égyptien et mésopotamien, qui n'exclut pas l'influence de Piero della Francesca ou celle de Fernand Léger décelable dans les formes tubulaires. L'aspect lourd et sculptural des figures est accentué par l'utilisation d'une palette restreinte à l'ocre et au bleu. À partir de 1932, il se consacre principalement à la poésie, crée la revue Renovaçao (1939-46). Le M. A. M. de São Paulo a organisé une rétrospective en 1970, le musée Géo-Charles d'Échirolles en 1986.