Jim Dine

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain (Cincinnati, Ohio, 1935).

Il fréquenta l'université de Cincinnati, la Boston Museum School et l'Ohio University avant de s'installer à New York en 1959. Il fit rapidement la connaissance d'Allan Kaprow, Bob Whitman et Claes Oldenburg. Avec eux, il fut l'un des premiers artistes à organiser des " happenings ". Sa première exposition personnelle eut lieu en 1960 à la Reuben Gal. La même année, Dine présenta un environnement, la Maison, à la Judson Gal., alors qu'Oldenburg exposait de son côté, dans la même galerie, la Rue. Par la suite, il exposa chez Martha Jackson (1962), Sidney Janis (1964-65 et 1967) et Sonnabend (1970) à New York, chez Robert Fraser à Londres et chez Sonnabend à Paris.

Dine développa dès 1960 un style fort personnel où l'objet joue une place considérable. Ses premières toiles, Silver Tie (1961), Black and Red Paint Boxes (1963), évoquent Jasper Johns à la fois par l'utilisation d'une imagerie simple et directe et, techniquement, par l'emploi de lourds empâtements.

Comme celui de Johns, son œuvre peut être considéré comme une réflexion sur les qualités propres de la peinture et son application sur une surface à deux dimensions. La juxtaposition d'objets réels et d'objets peints met l'accent sur son caractère illusionniste : An Animal (1961), Small Shower (1962), The Toaster (1962, New York, Whitney Museum), Putney Winter Heart (1971, Paris, M. N. A. M.). Mais, dès cette époque, son œuvre présente cependant un caractère plus narratif que ceux des peintres pop auxquels il a été assimilé.

Dine a déclaré qu'il considérait son œuvre comme largement autobiographique, et les nombreuses références à son univers personnel que l'on y rencontre n'ont pas la froideur détachée et objective de la plupart des artistes pop. En 1970, le Whitney Museum lui consacra une importante rétrospective. Les œuvres qu'il présente en 1972 à la galerie Sonnabend marquent un retour à la peinture pure, qu'il associera bientôt à des objets suspendus à la surface de la toile (veston, chaussures, etc., sur fond de cœurs peints) suivant un procédé désormais bien éprouvé (Putney Winter-Heart, 1971-72, M. N. A. M.). Depuis la fin des années 70, il s'attache à un nombre restreint d'emblèmes intimes et sentimentaux : la robe de chambre, le cœur (London Monotypes, 1982) qu'il associe parfois à la silhouette d'un arbre ou — dans la série des 16 grands dessins visionnaires intitulée Athéisme qu'il a réalisée en 1986 pour son exposition à la galerie Baudoin Lebon, Paris — à des coquillages, à des crânes humains, à un œil qui s'ouvre au centre de ses cœurs. Il a peint aussi sur papier en 1978-79 quelques portraits et autoportraits et exécuté un certain nombre de sculptures en bronze qui reprennent des motifs de l'art antique (History of Black Bronze, 1983) ou des thèmes de sa peinture (The Gate, Good bye Vermont, 1985).