Narcisse Diaz de la Peña

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Bordeaux 1807  – Menton 1876).

Orphelin, dès la petite enfance, de parents espagnols émigrés, Diaz fut élevé par un pasteur. Une blessure à la jambe entraîna son amputation, disgrâce qui n'altéra guère son caractère jovial. À l'égal de Dupré, Troyon et plus tard Renoir, il débuta comme peintre sur porcelaine. Il figura au Salon pour la première fois en 1831. Professant une vive admiration pour Delacroix, il choisit des sujets goûtés des romantiques (Orientales, bohémiens). Il se spécialisa aussi dans un genre qui prolongeait une mode chère au xviiie s., nymphes, nus galants évocateurs de Corrège (Vénus et Adonis, 1848, musée de Caen ; Nymphe et Amours, 1852 ; Nymphe caressant l'Amour, 1855, Paris, musée d'Orsay ; Vénus désarmant Cupidon, Londres, Wallace Coll.), peintures de boudoir, qui remportèrent un grand succès et pourtant moins dignes de notre attention que les paysages qu'il donna par la suite. En 1837, il connut Rousseau et ne cessa alors de travailler avec les maîtres de Barbizon. Son art, moins cérébral que le leur, est plus facile, plus chatoyant. Il s'attache aux effets, aux jeux de lumière, dotant d'un certain papillotement des paysages qu'il anima souvent de figures brillantes (la Descente des bohémiens, 1844, Boston, M. F. A. ; Sous-bois, 1855, Louvre ; la Mare sous les chênes, 1857 ; les Hauteurs du Jean de Paris, 1867 ; Lisière de forêt, 1871, Paris, musée d'Orsay ; Forêt de Fontainebleau, 1874, Metropolitan Museum). Il exerça une influence déterminante sur les impressionnistes, et Monticelli fut son continuateur. Diaz est représenté au Louvre (coll. Thomy Thïery) et au musée d'Orsay par une très importante série de 40 œuvres ainsi que dans les musées de Grenoble, Châteauroux, Le Puy, Lille, Lyon, Montpellier, Orléans, Valence, Londres (N. G.), New York (Metropolitan Museum), La Haye (musée Mesdag), Chicago (Art Inst.).