Jean-Baptiste Deshays

dit le Romain

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Rouen 1729  – id. 1765).

Peintre d'histoire, il subit l'influence de son beau-père, François Boucher (Pygmalion et sa statue, musées de Tours et de Bourges ; plusieurs autres esquisses de Deshays furent attribuées autref. à Boucher), et fut l'élève de Restout de C. Van Loo, de Natoire à Rome (1751-1758), et leur disciple (Hector exposé sur les rives du Scamandre, morceau de réception à l'Académie, 1759, musée de Montpellier).

La disposition en registres de ses compositions fait écho à l'art des Carrache, des Bolonais du xviie s. (G. Reni, Dominiquin) ou aux grandes décorations de Vouet (3 tableaux de l'histoire de Saint André, 1759-1761, musée de Rouen : esquisses dans les coll. part. britanniques). Sa culture artistique lui permet d'emprunter au Caravagisme une grande puissance d'évocation dans l'âpreté théâtrale de ses sujets (Résurrection de Lazare, dessin, 1763, Louvre ; Saint Sébastien martyr, Saint Sébastien soigné par Irène, esquisses peintes, au musée de Besançon) ou de joindre aux souvenirs de Titien des éléments inspirés soit du Baroque rubénien, soit de Jouvenet dans un métier moelleux (le Mariage de la Vierge, 1763, Douai, cathédrale Saint-Pierre). Le style de ses esquisses, plus brillant que le style de celles de C. G. Hallé, évolue à partir de longues coulées schématiques (esquisse de Hector exposé, coll. part.) vers une facture moins nerveuse, plus large. L'intensité des expressions, adaptée à un sujet classique, fait de lui un précurseur isolé du Romantisme entre 1759 et 1764 (esquisse pour Achille secondé par Junon et Vulcain, 1765, coll. part.).