Giacomo Del Po

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Rome 1652  – Naples 1726).

Il réside à Rome jusqu'en 1683 et manifeste dans ses premières œuvres un éclectisme incertain, à mi-chemin entre P. da Cortona et Maratta. Cette attitude est encore évidente dans les peintures qui marquent ses débuts en Campanie. Les 2 toiles de S. Antonino de Sorrente (la Peste de Sorrente, le Repos pendant la fuite en Égypte), peintes en 1685-1687 et 1689 dans la tradition romaine, offrent cependant quelques timides notations giordanesques. Sa manière s'infléchit nettement vers le style napolitain en 1693, comme en témoignent les toiles de S. Agostino degli Scalzi de Naples (l'Annonciation). Là, l'influence de Solimena est sensible ; chaque élément classique est évincé au profit de l'accentuation des contrastes de lumière. La Déposition de S. Maria di Ognibene (Naples), les toiles (Sainte Catherine refusant d'adorer les idoles) de S. Caterina a Formiello (Naples) marquent la naissance d'une composition encore plus fluide, plus étroitement liée à l'art de Giordano. L'atmosphère fantastique, l'audacieux chromatisme métallique animent des figures d'un mysticisme ambigu et sensuel, dérivé de Corrège et filtré à travers les Génois et les maniéristes lombards.

Dans les décorations des palais privés, dont il ne reste qu'un plafond (palais De Matteis), mais qu'on peut juger par les esquisses peintes (Naples, museo di S. Martino), Del Po met plus particulièrement l'accent sur les effets d'illusion, comme le faisait Giordano dans la dernière période de son activité. Il procède de la même manière dans les peintures de S. Teresa agli Studio (1708).