William Degouve de Nuncques

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre belge d'origine française (Monthermé, Ardennes, 1867  – Stavelot, Belgique, 1935).

Sensible, racé, issu d'une famille noble et cultivée, l'artiste rêvait d'être musicien. Après des études à Bruxelles, il se forma, à Malines, au contact de Jan Toorop, qui fit de lui, en 1891, un portrait et dont il devait, par la suite, partager l'atelier. Il exposa un Paysage brabançon à la Société nationale des beaux-arts à Paris en 1894. Dès cette époque, il était lié avec le poète Émile Verhaeren — dont il devait épouser la belle-sœur en 1894 — et avec les poètes de la Jeune Belgique. Appartenant au mouvement symboliste bruxellois, il fit partie des Vingt, de la Libre Esthétique, de Vie et lumière. En 1898, il organisa sa première exposition particulière à Rotterdam. Jusqu'en 1914, il fit de fréquents voyages à travers l'Europe (Italie, Baléares, Autriche, sud de la France, Suisse, Allemagne). Au moment de la guerre de 1914, il choisit de s'installer à Blaricum, en Hollande, où il avait déjà acquis une certaine renommée. Rentré en Belgique en 1919, il se fixa bientôt à Stavelot. Son œuvre comporte de 700 à 800 tableaux, pastels, dessins et lithographies. La période la plus séduisante de son activité est celle d'inspiration symboliste, entre 1891 et 1899. Ses paysages, par le découpage souvent insolite de " morceaux " de campagne ou de ville et par les effets nocturnes, annoncent certains aspects du Surréalisme. Citons les compositions étranges que sont les Anges de la nuit (1891, Otterlo, Kröller-Müller), le Cygne noir (1896, id.) ; Effet de nuit (1896, pastel, musée d'Ixelles) ou l'Aube (1897, pastel, musée de Gand). Enfin, très caractéristique est le parti mystérieux que l'artiste sut tirer des troncs d'arbre, comme dans le Sous-bois (1894, pastel, Nancy, musée des Arts décoratifs). Par la suite, Degouve de Nuncques revint à un certain naturalisme, comme en témoigne le Puig Major Majorque (Bruxelles, M. R. B. A.). Le Kröller-Müller d'Otterlo conserve le plus bel ensemble de ses œuvres (17 tableaux, 8 pastels et dessins).