Konstantyn Danil

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre d'origine serbe (Lugǒs, Banat roumain,  1798  – Veliki Bečkerek  1873).

Son père, d'origine russe, s'était fixé à Lugǒs, où il épousa une Serbe. Encore adolescent, Danil entra dans l'atelier d'Arsa Teodorović, peintre serbe résidant à Temišvar ; puis, après avoir suivi l'enseignement de plusieurs maîtres, il partit pour Vienne et Munich afin de se perfectionner. En 1827, il se fixa à Veliki Bečkerek, où il ouvrit un atelier, et se maria avec la Hongroise Sophie Dely, qui devint son modèle préféré (Belgrade, M. N.). En 1846 et en 1851, il fit des voyages d'étude en Italie. Il est connu comme peintre d'icônes de nombreux iconostases (Pančevo, 1829-1833 ; Uzdin, 1836 ; Temišvar, 1837-1843 ; Dobrice, 1852-1855 ; Jarkovac, 1858-1861). Dans ses compositions, l'influence d'une stylisation d'esprit classique se fait sentir, tandis que sa célèbre Nature morte au melon (Belgrade, M. N.), chef-d'œuvre du genre dans la peinture serbe du xixe s., témoigne de ses affinités avec l'art hollandais. Danil est surtout connu pour ses portraits exécutés dans le goût de l'époque (P. Kraft, F. G. Waldmuller), qui représentent une variante serbe du Biedermeier viennois : la Femme du peintre, Madame Tetesi, Madame Weigling, Pavle Kengelac. La présentation distinguée de ses personnages émergeant d'un vague " sfumato ", le modelé délicat des formes, la facture dont les glacis ont des reflets perlés et surtout la qualité du rendu de la matière — soie, velours, bijoux — le mirent au rang des plus grands maîtres de la peinture serbe du xixe s.