José del Castillo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Madrid 1737  – id. 1793).

Ayant commencé très jeune son apprentissage aux cours du Conseil préparatoire de l'Académie, il fut remarqué par Don José Carvajal y Lancaster qui finança sa formation à Rome auprès de Giaquinto (1751-1753). Rentré à Madrid avec son maître appelé au service de Ferdinand VI, il fut lauréat de l'Académie et commença à travailler pour la manufacture de tapisseries de Santa Barbara. Une nouvelle pension lui valut un second séjour à Rome (1757-1764). Revenu définitivement à Madrid, il entre à la Manufacture de tapisseries et la réalisation de cartons est la partie la plus spécifique de son œuvre : travaillant d'abord à partir d'œuvres de Giaquinto ou Giordano, il renouvelle le genre en concevant des scènes populaires, notamment pour les appartements des Princes (le Marchand d'éventails, Madrid, Théâtre royal, Jeux d'enfants, Madrid, Museo romántico), des scènes de chasse et des natures mortes. Ses cartons sur la vie madrilène (Pradera de San Isidro, Madrid, Musée municipal) aux couleurs audacieuses, pleines d'atmosphère, s'apparentent aux œuvres de jeunesse de Goya. Il dut aussi participer à la décoration peinte des demeures royales, comme le montre l'Allégorie du roi Charles III (musée de Castres), grisaille, qui révèle ses talents de dessinateur (nombreux dessins au Prado). Il fit notamment les dessins préparatoires aux gravures de la série Varones Ilustres de la nouvelle Chalcographie (in situ) et à une édition de Don Quichotte (Academia Española). Son œuvre religieuse montre aussi une fusion, parfois heureuse, entre les principes de Giaquinto et l'académisme de Mengs (Madrid, San Francisco el Grande). Académicien en 1785, directeur-adjoint de peinture en 1792 mais aussitôt destitué, il mourut dans la misère et son talent, véritable (mais étouffé par une production parfois expéditive) fut longtemps occulté.