Axel Gallén, dit Akseli Gallen-Kallela
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre finlandais (Pori 1865 – Stockholm 1931).
Formé à Helsinki en 1881, à l'Association finlandaise des beaux-arts, puis dans l'atelier d'A. V. Becker, Gallen-Kallela poursuit ses études à Paris, à partir de 1884, à l'Académie Julian puis dans l'atelier de Cormon ; là, il fréquente la bohème internationale ainsi que la colonie d'artistes scandinaves de Paris, notamment A. Edelfelt et A. Zorn. Fortement influencées par le plein– airisme d'un Bastien-Lepage, ses premières peintures obéissent à un style naturaliste (Garçon à la pie, 1884, Helsinki, Atheneum ; la Vieille au chat, 1885, Turku, Turum Taidemuseo). Sensible aux courants nationalistes et libéraux des années 1880, il se passionne pour la mythologie finnoise à travers l'épopée du Kalevala qui demeure, jusqu'à la fin de sa vie, la source essentielle de son œuvre —, univers avec lequel il se familiarise par un voyage en 1890 en Carélie, inaugurant ainsi la vogue du " carélianisme " en Scandinavie. Confronté à Paris au mouvement symboliste, il vit, de 1892 à 1894, une crise morale et intellectuelle qui marque un tournant dans son œuvre ; il adopte un style nouveau, en accord avec la dimension épique du Kalevala, qu'il illustre dans des peintures très stylisées, d'un graphisme linéaire, aux couleurs cernées et disposées en aplats, qui font de lui le représentant de l'Art nouveau en Finlande (la Défense du Sampo, 1896, Turku, id. ; la Mère de Lemminkainen, 1897, Helsinki, id.). Stimulé par l'exemple de W. Morris et des Arts & Crafts lors d'un séjour à Londres en 1895, il explore le domaine des arts décoratifs, créant des modèles de tissus, de mobilier, des cartons de vitraux. La même année, il expose à Berlin avec E. Munch et participe à la fondation de Pan, organe du Jugendstil, aux côtés de Graefe, Zorn, Munch, Klinger et Whistler. Il exécute, en 1900, quatre grandes fresques kalevaliennes pour le pavillon finlandais de l'Exposition universelle de Paris. S'orientant vers une peinture aux couleurs de plus en plus saturées, de tendance expressionniste, il présente ses toiles, sur l'invitation de Kandinsky, à l'exposition Phalanx IV de Munich, à la Sécession de Vienne en 1903 et à Dresde en 1910, avec le groupe Die Brücke. Un séjour en Afrique puis au Mexique l'amène, une fois encore, à renouveler son style. Il consacre ses dernières années à illustrer le Kalevala dans son intégralité.