Amico Aspertini

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Bologne 1474/75  – id. 1552).

Ses premiers maîtres furent Costa et Francia, qui lui transmirent le style " doux ", en vogue à Bologne à la fin du quattrocento. En réalité, " cet homme capricieux, à la cervelle bizarre " (Vasari) devait exprimer sa véritable personnalité dans un langage fort différent. À Rome, où il séjourna de 1500 à 1503 env., il subit l'ascendant de Pinturicchio et de Filippino Lippi, notamment dans les fresques de celui-ci à S. Maria sopra Minerva. De retour à Bologne, il participa à la décoration de l'oratoire de Sainte-Cécile, qui manifeste l'opposition entre l'art attardé de Francia et de Costa et les soucis novateurs d'Aspertini. Ces inventions concernent autant la forme et les contours, dilatés, étirés, que le coloris précieux et inattendu. Des lettres adressées à Isabelle d'Este, concernant le fameux studiolo du Palais ducal, permettent de dater ce cycle (fin de 1505 et 1506) de la même période. Les fresques de la chapelle Cenami à S. Frediano de Lucques (1508-1509) et les retables postérieurs (Bologne, San Martino, San Petronio et P. N. ; Paris, église Saint-Nicolas-des-Champs ; Offices) sont marqués par un style très personnel, violemment anticlassique, qui rejoint par ses tendances maniéristes les recherches de Lotto, de Pordenone et de Dosso Dossi et prouve une curiosité pour l'art germanique. À la fin de son activité reviennent les volets d'orgue de San Petronio de Bologne (1531) et la décoration du Castello Isolani à Minerbio (près de Bologne). Sa nature imaginative et poétique se plut également à représenter les ruines antiques dans de remarquables dessins. Deux cahiers de dessins, datables de 1540, se trouvent à Londres.