Ashley Bickerton
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Artiste américain (La Barbade 1959).
Les œuvres de Ashley Bickerton apparaissent sur la scène new-yorkaise en 1984 ; elles sont alors constituées de fines planches d'aggloméré recouvertes de mots et de non– mots tels cow-boy, bob, reg-bot. Réduisant le langage pictural à sa plus simple expression, ces œuvres sont un prélude aux constructions en forme de boîtes dont les lourdes structures métalliques et les surfaces colorées font penser à Donald Judd. Des travaux tels Gug, Guh, Ugh et Ugohk, de 1985-1986, utilisent des onomatopées pour base d'exercices volumétriques que Bickerton définit comme des symphonies pour toilettes publiques. S'élevant contre le mythe de l'inspiration artistique opposée au mercantilisme de la production de masse, Bickerton invente un nom de fabricant, Susie, destiné à remplacer sa signature et qui prendra rapidement valeur de marque déposée. En 1988, son travail s'oriente vers une redéfinition de la peinture à partir d'un objet minimal et austère saturé de logos, de poignées de cuir et autres gadgets. Le Tormented Self-portrait (Susie at Arles) de 1989 en est l'illustration parfaite avec sa surface lisse regroupant artistiquement des autocollants d'entreprises et stipulant : " Choisissez vous-même vos produits et faites votre propre portrait. "
Adaptés à la circulation croissante des œuvres sur le marché, les objets de Bickerton, qualifiés d'" art-marchandise ", sont, d'après l'artiste, " ce que l'on fait de mieux en matière d'expériences intellectuelles et sensuelles ". En 1990, le M. N. A. M. de Paris a présenté le travail de Bickerton dans le cadre de l'exposition " Art et Publicité ".