Anton Kolig
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre autrichien (Neutitschein, Moravie, 1886 – Nötsch, Carinthie, 1950).
Il fréquente de 1904 à 1906 l'École des arts décoratifs et de 1906 à 1912 l'Académie des beaux-arts de Vienne. En 1911, il participe, ainsi que Kokoschka, Faistauer, Wiegek et d'autres, à la seconde exposition du Neukunstgruppe, manifestation de l'art moderne autrichien organisée dans les salles du Hagenbund. Klimt, l'ayant remarqué, lui fait accorder une bourse, qui lui permet de séjourner à Paris de 1912 à 1914.
Après la Première Guerre mondiale, l'artiste s'installe à Nötsch. De 1928 à 1943, il est professeur à l'Académie de Stuttgart. Kolig subit tout d'abord l'influence de Klimt. Un très beau portrait, la Femme de l'artiste avec des fleurs (1913, Vienne, Österr. Gal.), révèle un talent comparable à celui de Corinth. Le Général Seibt (1918, id.) s'apparente à l'Expressionnisme pittoresque qui caractérise les premières œuvres de Kokoschka et de Boeckl. L'année 1922 marque un retour au calme. Conformément à une évolution sensible dans toute l'Europe, Kolig semble séduit par l'art monumental, et ses tableaux, aux contours appuyés et au coloris toujours vif, acquièrent un nouveau relief : Portrait de famille (1928, id.) ; Grand Nu au miroir, 1926, Vienne (1928) ; Autoportrait (1941, Salzbourg, Residenzgal.). À partir de 1944, le coloris devient particulièrement intense, lumineux et contrasté. Le style figuratif s'exprime désormais de façon elliptique, et le langage est celui d'un visionnaire. Le nu masculin est un des thèmes qui l'a le plus souvent inspiré : ainsi dans de très nombreux dessins d'un graphisme rapide (exposition Vienne, Albertina, 1985). Il a aussi traité le nu masculin dans des scènes allégoriques exécutées à la fin de sa vie (la Civilisation III, 1947). Dans les fresques qu'il a peintes en 1925 pour le crématorium de Vienne et en 1930 pour l'hôtel de ville de Klagenfurt, ainsi que dans les tapisseries qui ornent le Festspielhaus de Salzbourg (1926), semble revivre un certain esprit baroque. Une exposition rétrospective de son œuvre a eu lieu en 1981 à Graz, Kunstlerhaus.