Andrea di Cione, dit [l'] Orcagna
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (documenté à Florence de 1343 à 1368).
Il fut le principal artisan du tournant opéré dans le cours de la peinture florentine tel que l'avaient tracé Giotto et ses disciples durant la première moitié du xive s., tournant qui se manifesta par un appauvrissement certain et, en fait, par une sorte de réaction. Dans son œuvre la plus importante, le retable de la chapelle Strozzi à S. Maria Novella à Florence, de 1357 (le Christ en gloire entouré de saints), la mise en place sévèrement symétrique des éléments figuratifs a une signification purement héraldique. On y remarque une tendance à tout réduire à un profil rigide ou à une stricte frontalité, schématisant les formes solennelles et synthétiques de Maso di Banco, le grand disciple de Giotto dont Orcagna dépend. La réalisation du pavement en verticale absolue, l'absence de toute structure architectonique accusent un abandon total des problèmes de représentation de l'espace au profit d'une figuration néo-médiévale et hiératique de concepts transcendantaux. Cette manière influença toute l'école florentine jusqu'à Lorenzo Monaco. Toutefois, dans la prédelle (Messe de saint Thomas, Appel de saint Pierre, Mort de l'empereur Henri, Rédemption de son âme) du polyptyque de S. Maria Novella et dans certaines parties des restes des fresques de S. Croce (Triomphe de la mort, l'Enfer, Florence, Opera di S. Croce, œuvres exécutées vers 1345), l'art d'Orcagna se réhabilite par un rappel plus frappant de la solennité de Maso di Banco.
La mort l'empêcha de terminer le retable de San Matteo commencé en 1367 (Offices), achevé par son frère Jacopo. Andrea Orcagna était aussi frère de Nardo di Cione.