André Lanskoy
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre russe de l'école française (Moscou 1902-Paris 1976).
Il passe sa jeunesse à Saint-Pétersbourg. En 1918, pendant la révolution, il se rend à Kiev et découvre sa vocation de peintre. En 1919, il s'engage dans l'armée blanche et participe à la guerre civile en Crimée jusqu'à son départ de Russie. À Paris en février 1921, il dessine d'après nature à l'Académie de la Grande Chaumière et fait quelques études avec le peintre russe Soudeikine. Lanskoy commence à exposer d'abord dans un groupe à la gal. la Licorne en 1923, et bientôt au Salon d'automne, où son envoi (la Noce) est remarqué par Wilhelm Uhde, qui, par la suite, lui achète régulièrement ses toiles et le recommande au marchand Bing, qui organise sa première exposition particulière en 1925. Il se compose une palette très colorée dont il devait plus tard accentuer l'éclat. Figuratif très imaginatif, il traite alors avec une interprétation très libre des sujets divers : paysages, fleurs, portraits, groupes de personnages dans des intérieurs et de nombreuses natures mortes. En 1928, il rencontre l'amateur Roger Dutilleul, qui, pendant quinze ans, va acheter presque toute sa production. Les meilleures réussites de cette époque sont des portraits, souvent de petit format (Mon portrait au chapeau melon, 1933), et des natures mortes. Vers 1937, Lanskoy commence à se dégager de l'objet, dont il ne se libère complètement qu'en 1944, en passant par une période semi-abstraite (1941, gouaches). En 1948, ses œuvres nouvelles font l'objet d'une exposition à la gal. Louis Carré, avec qui il allait rester lié par contrat pendant une dizaine d'années. Lanskoy a dépassé la contradiction entre la convention figurative et le concept abstrait, atteignant par la liberté du geste à l'expression lyrique de son monde intérieur : Multitudes (1949, Paris, M. N. A. M.). Cette œuvre abondante est d'une grande variété d'invention de rythmes et d'harmonies, toujours équilibrés par la rigueur du dessin des structures et la justesse des accords chromatiques. L'artiste a exécuté aussi des cartons de tapisseries, d'un style original obtenu parfois par la technique du collage, qu'il a utilisée encore pour l'illustration de plusieurs livres (Cortège, de Pierre Lecuire, la Genèse), ainsi que les 150 planches, y compris les pages de texte, pour le Journal d'un fou, de Gogol. Le musée d'Art moderne de Villeneuve-d'Ascq ainsi que ceux de Lille et de Grenoble, le M. N. A. M. de Paris conservent plusieurs de ses œuvres.