Allegretto Nuzi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Fabriano, Marches, documenté de 1346 à 1373).

Il reçoit sa formation de peintre à Florence où, en 1346, on le trouve dans l'atelier de Bernardo Daddi. Après ce premier séjour florentin, probablement interrompu par la grande peste de 1348, Nuzi retourne à Fabriano pour s'y fixer définitivement. En 1354, il peint Saint Antoine, panneau d'un triptyque du musée de Fabriano dont les autres éléments sont attribués depuis peu à Puccio di Simone (le Maître du Retable de Fabriano). En 1365, il signe et date le triptyque avec la Madone, sainte Ursule et saint Michel (Vatican) et, l'année suivante, un Polyptyque (Apiro, municipio) ; il signe également un diptyque avec la Madone, sainte Catherine et saint Barthélemy et une Crucifixion (musées de Berlin). Il donne sa dernière œuvre en 1372 (Madone en trône, Urbino, G. N.). L'œuvre d'Allegretto Nuzi prouve qu'il a su opérer une révision fort intelligente de l'art élégant et superficiel de Bernardo Daddi, en accueillant l'héritage du grand Florentin Maso di Banco. Il le traduit dans une version certainement provinciale mais sans la banalité et l'archaïsme qu'on lui a volontiers reprochés autrefois. Les formes amples et comme aplaties, la couleur dense et brillante, la minutieuse et riche décoration des étoffes, dont la Vierge de majesté entourée de six anges du musée du Petit Palais à Avignon constitue une des plus brillantes illustrations, composent en fait un langage très personnel et poétique.