Alfred Dedreux ou Alfred de Dreux

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1810  – id. 1860).

Bien qu'élève de Léon Cogniet et admirateur fervent de Delacroix, il délaisse très vite la peinture d'histoire (la Bataille de Baugé, 1839, musée de Narbonne) et révèle dès son premier Salon (1831) son culte pour les chevaux et les chiens. Il peint surtout avec passion les pur-sang anglais, vedettes des champs de courses : il les montre au galop, à l'entraînement, au pesage, à l'écurie, avec leur jockey ou leurs palefreniers : il en affine encore les formes, les étirant jusqu'à la fragilité, mais, se souvenant de Géricault, il se plaît aussi à rendre le chatoiement de leur robe.

Mondain, quelque peu dandy, marqué par son long séjour en Angleterre (1844-1852), Dedreux s'attacha en chroniqueur à la représentation distinguée des cavaliers chevauchant en forêt (Cavaliers et amazone arrêtés au bord du lac de Pierrefonds, 1859, Louvre), des fringants officiers de cavalerie, des chasses à courre au cerf ou au renard, des phaétons et des calèches aux attelages fougueux (la Promenade, 1848, Paris, Petit Palais). Il brossa de jolis portraits équestres (l'Écuyère Kippler sur sa jument noire, id.), exécuta pour la Cour plusieurs portraits princiers (Portrait équestre du duc d'Orléans, 1843, musée de Bordeaux ; Portraits du comte de Paris et du duc de Chartres dans le parc de Claremont, 1849-50, Versailles) et venait de recevoir la commande de celui de Napoléon III (1859) lorsqu'il fut tué au cours d'un duel. Sa facture preste, sa pâte souple, son élégance lui valurent un vif succès, qui l'inclina parfois vers la facilité. Dedreux réalisa aussi de charmantes aquarelles d'un romantisme proche de l'esprit troubadour (la Course au baiser, 1837, Paris, coll. part.) et de nombreuses lithographies (Matinée au bois).