Francesco Albani, dit l'Albane

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Bologne 1578  – id.  1660).

Il se forma à l'Académie des " Incamminati ", à Bologne. Assez apprécié des Carrache pour que ceux-ci l'appellent à collaborer à l'exécution d'importants cycles de fresques à Bologne (palais Fava ; oratoire de S. Colombano), il fut plus particulièrement attaché à Annibale Carracci, qu'il suivit en 1601 à Rome où il séjourna jusqu'en 1617-1618 avant de s'installer définitivement à Bologne. À Rome, fidèle assistant d'Annibale, il obtint cependant de nombreuses commandes personnelles : fresques du palais Giustiniani-Odescalchi à Bassano di Sutri (1609-1610) et de l'abside de S. Maria della Pace. Son chef-d'œuvre, la décoration à fresque qu'il exécuta plus tard à Rome au palais Verospi, s'inspire de l'esprit de la loggia de Psyché (villa Farnesina) de Raphaël, qu'il renouvelle à la lumière des nouvelles expériences de son temps. Surtout en faveur auprès des amateurs privés grâce à des tableaux mythologiques (parmi lesquels il faut citer trois séries, de quatre toiles chacune, respectivement à la Gal. Borghèse de Rome, Histoires de Vénus et de Diane [v. 1617], au Louvre, id. [1622-1633], et à la Gal. Sabauda de Turin, les Éléments [1625-1628]), il n'eut jamais une place de premier plan ni à Rome ni à Bologne. Dès ses débuts, il montre une prédilection pour une peinture raffinée, idéalisante et chargée d'inflexions sentimentales, qui lui permit de créer un style classique plus accessible et plus simple que celui de ses modèles idéaux, Raphaël et Titien jeune, parce que plus proche de la réalité. Peintre inégal, il poursuivit cependant un but idéal et constant : l'expression de l'harmonie de la nature. Ses paysages (Rome, Gal. Colonna ; Offices), empreints d'une sensibilité toute vénitienne, comptent parmi les plus marquants du classicisme italien.