Yaacov Gipstein, dit Yaacov Agam

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste israélien (Rishon-le-Zion 1928).

Après des études à l'Académie Bezalel de Jérusalem, il vient s'établir en 1951 à Paris, où, dans la suite de l'Art abstrait géométrique, il se livre à des recherches personnelles d'animation plastique. Ses tableaux " transformables " voient le jour en 1951-52 et il expose en 1953, à la gal. Craven, ses œuvres polyphoniques, qui comptent parmi les toutes premières manifestations de la peinture cinétique. Il participe à l'exposition " le Mouvement " à la gal. Denise-René en 1955. Esprit spéculatif et inventif, audacieux théoricien, Agam a été incontestablement l'un des initiateurs de l'Op'Art et des recherches d'art visuel. Son inspiration, profondément ancrée dans l'hébraïsme, fait appel à la musique et au contrepoint, dont les variations sont analogiquement transposées en peinture dans les modifications de la lumière et de la couleur (Hommage à J.-S. Bach, 1965, Zurich, fondation P. Stuyvesant). Le changement ainsi concrétisé prend une dimension philosophique et est considéré par l'artiste comme " processus de vie " (Tactile rouge sensible, 1963, Krefeld, Kaiser-Wilhelm-Museum). En 1968, Agam a été invité à enseigner au Carpenter Art Center de l'université Harvard.

Ses œuvres transformables, dans lesquelles on n'avait vu d'abord, un peu rapidement, que des expériences ou des jeux, ont trouvé dans de plus grandes dimensions leur juste application à l'habitat. Dans ce domaine, Agam a réalisé notamment un panneau cinétique pour le paquebot israélien Shalom, des décors pour la faculté des sciences de Montpellier (1971), une antichambre pour les appartements du palais de l'Élysée (1974 ; auj. démontée). Des structures mobiles en tubes d'acier inoxydable ont été installées depuis 1970 au Parc floral de Vincennes, au Lincoln Center de New York, au palais de la Présidence de la République à Jérusalem, à l'aéroport John F. Kennedy de New York. Agam s'est aussi servi des principaux instruments de la technologie moderne, notamment de l'ordinateur et de la vidéo, afin de diffuser sur plusieurs écrans de télévision un programme de formes géométriques constamment renouvelées du fait de l'extrême mobilité de l'image électronique.