éventail
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
En Europe, l'éventail apparaît au xvie s. en Italie, à Venise principalement, puis en France et en Espagne. On trouve tout d'abord des éventails à manche, en forme de petits drapeaux, puis des éventails pliants, nés en Espagne, d'où ils gagnèrent la France et l'Italie, puis l'Angleterre. La grande période de l'éventail pliant fut le xviie s., et surtout le xviiie s., époque à laquelle on fabriqua des éventails de grand vol, c'est-à-dire s'ouvrant à 180 degrés. Sur un support de vélin, de peau de chevreau ou de soie, les artisans peignaient des scènes galantes ou mythologiques, souvent copiées sur la grande peinture, comme à travers la gravure. Au xviiie s., des peintres tels que Fragonard, Boucher ou Lancret en décorèrent eux-mêmes. Tombés au xixe s. au niveau d'une production de série sans grande valeur artistique, les éventails connurent un regain de faveur à l'époque symboliste. Ils furent, avec les estampes, l'un des moyens d'introduction du Japonisme. Monet (la Japonaise, Boston, M. F. A.), Manet (la Dame aux éventails, Paris, Orsay), Degas, Gauguin (Nature morte à l'éventail, id.) en peignirent dans leurs tableaux, et Gauguin en décora plusieurs dans les années 1880 (Copenhague, N. C. G. ; S. M. f. K., cabinet des Dessins).