Belize
anciennement Honduras britannique
État d'Amérique centrale baigné à l'est par la mer des Antilles, le Belize est limité au nord et au nord-ouest par le Mexique, à l'ouest et au sud par le Guatemala.
Le Belize est membre du Commonwealth.
- Superficie : 23 000 km2
- Nombre d'habitants : 405 272 (2022)
- Nom des habitants : Béliziens
- Capitale : Belmopan
- Langue : anglais
- Monnaie : dollar de Belize
- Chef de l'État : Charles III (roi), représentée par le gouverneur général Froyla Tzalam
- Chef du gouvernement : John Antonio Briceño
- Nature de l'État : monarchie constitutionnelle à régime parlementaire
- Constitution :
- Adoption : 10 août 1981
- Entrée en vigueur : 21 septembre 1981
STATISTIQUES : DÉMOGRAPHIE
- Population : 405 272 hab. (2022)
- Densité : 13 hab./km2
- Part de la population urbaine (2023) : 47 %
- Structure de la population par âge (2023) :
● moins de 15 ans : 36 %
● 15-65 ans : 60 %
● plus de 65 ans : 4 % - Taux de natalité (2023) : 16 ‰
- Taux de mortalité (2023) : 5 ‰
- Taux de mortalité infantile (2023) : 16 ‰
- Espérance de vie (2023) :
● hommes : 68 ans
● femmes : 75 ans
Ce petit pays peu peuplé est pour l'essentiel composé de métis, d'Amérindiens et d'Espagnols (50 %), de créoles (Afro-Cubains, 22 %) et d'Amérindiens mayas (9 %). La majeure partie des habitants vit sur la côte et l'agglomération de Belize compte près du quart de la population. Celle-ci s'accroît encore rapidement et plus du tiers de la population a moins de 15 ans.
STATISTIQUES : ÉCONOMIE
- GÉNÉRALITÉS
- PNB (2022) : 2 milliards de dollars
- PNB/hab. (2022) : 6 630 dollars
- PNB/hab. PPA (2022) : 10 670 dollars internationaux
- IDH (2021) : 0,683
- Taux de croissance annuelle du PIB (2022) : 8,7 %
- Taux annuel d'inflation (2022) : 6,3 %
- Structure de la population active (2021) :
● agriculture : 21,2 %
● mines et industries : 18,9 %
● services : 59,9 % - Structure du PIB (2022) :
● agriculture : 7,8 %
● mines et industries : 15,6 %
● services : 76,6 % - Taux de chômage (2022) : 9,7 %
- Tourisme
- Recettes touristiques (2018) : 487 millions de dollars
- Commerce extérieur
- Exportations de biens (2022) : 517 364 millions de dollars
- Importations de biens (2022) : 1 223 millions de dollars
- Défense
- Forces armées (2020) : 2 000 individus
- Dépenses militaires (2022) : 0,9 % du PIB
- Niveau de vie
- Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2022) : 27
- Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 61,6 %
- Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,3 %
- Dépenses publiques d'éducation (2022) : 4,5 % du PIB
Les produits de l'agriculture (canne à sucre, agrumes, bananes, papayes) et de la pêche, le pétrole et, surtout, le tourisme (croisières), qui représente plus de 20 % du PIB en 2022, constituent les ressources du Belize, dont les États-Unis sont le premier partenaire commercial, devant le Royaume-Uni. L'économie informelle (à la frontière du Mexique et du Guatemala) est toutefois également importante. Environ un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté (multidimensionnelle) et la dette publique reste élevée (autour de 90 % du PIB). Alors que les exportations atteignent environ 50 % du PIB, la récession due à la pandémie de Covid–19 dépasse 13 % en 2020 avant une forte reprise ramenée à 4 % en 2023.
GÉOGRAPHIE
L'ossature du relief est constituée par un massif ancien, les monts Maya (qui dépassent 1 000 m). Le Sud, plus montagneux, est davantage arrosé que le Nord. On passe de la forêt caducifoliée, au nord, à la forêt dense équatoriale, au sud. Jusqu'en 1950, l'économie reposait sur le bois.
La population du Belize est pour l'essentiel composée de quatre communautés : les « métis » (groupe « mestizo » d’ascendance espagnole et maya, 53 % en 2010), les « créoles » (descendants de métis anglo-africains pour la plupart, 26 %), les Mayas (11 %) et les Garifunas, issus du métissage entre Africains et Indiens caraïbes (6 %). Des asiatiques et des Européens (dont les mennonites) complètent cette mosaïque ethnique.
1. Une économie agricole
L'agriculture est prédominante au Belize, bien que moins de 15 % des terres cultivables soient exploitées ; elle emploie plus de 25 % des actifs et produit 70 % des denrées – pour l'essentiel la canne à sucre, les agrumes et la banane –, exportées à l'étranger, en particulier vers les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et les Antilles. L'État met en place un système d'imposition des terres non cultivées, pour augmenter l'utilisation des sols, et encourage la production de produits non traditionnels, tels que le concombre et la papaye. Les exportations actuelles sont en effet jugées trop dépendantes des fluctuations financières internationales. D'autre part, l'État encourage le développement du tourisme, par l'aménagement des infrastructures routières et hôtelières, mais aussi par sa participation à la signature des accords Mound Maya – en février 1996, avec le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras – portant sur la protection des sites Mayas.
2. Une balance commerciale déficitaire
Malgré la création d'une zone de production pour l'exportation, à proximité de l'aéroport international de Belize, la balance commerciale reste fortement déficitaire et le Belize, indépendant depuis 1981, est encore très lié à la Grande-Bretagne, notamment pour l'importation de produits à usage domestique, alimentaire ou pharmaceutique. Les échanges commerciaux avec les autres pays d'Amérique centrale, qui permettraient au Belize de s'affranchir de son ancienne métropole, sont freinés par la médiocrité du réseau routier.
HISTOIRE
La région fait d'abord partie de l'empire maya, puis subit une invasion de Caraïbes. Fréquenté, au xviie siècle, par les flibustiers français et anglais, puis par les colons de la Jamaïque, qui viennent couper l'acajou et le bois de campêche, ce territoire est longuement contesté au xviiie siècle, entre l'Espagne et la Grande-Bretagne, qui se contente du droit de couper les arbres à l'embouchure de la rivière Belize (traités de 1763 et de 1786), mais qui y envoie un surintendant avant de l'ériger en colonie de la Couronne (1862) et de le confier à un lieutenant-gouverneur dépendant de la Jamaïque, en songeant au canal interocéanique. Le Guatemala, voisin, ne cessera plus de réclamer ce territoire.
Doté d'institutions autonomes depuis 1964, et gouverné depuis 1954 par le parti uni du Peuple (PUP), le territoire prend en 1973, à l'initiative du Premier ministre George Price, le nom de Belize. Le pays jouit d'un statut transitoire d'autonomie interne, qui aurait dû déboucher, en 1976, sur une indépendance de plein droit. Le mouvement vers l'indépendance est freiné par l'hétérogénéité et la pauvreté de la population, et par le fait que, le Belize étant revendiqué à la fois par le Guatemala et le Mexique, l'appartenance du jeune État à la Grande-Bretagne apparaît comme la garantie de son existence. Cependant, à la suite d'un accord intervenu en mars 1981 entre le Guatemala et la Grande-Bretagne, le Belize accède à l'indépendance en septembre 1981. Les élections de décembre 1984 voient la victoire de l'opposition conservatrice : après avoir dominé la vie politique pendant trente ans, le PUP doit céder le pouvoir au parti démocratique uni (PDU), dont le leader, Manuel Esquivel, devient Premier ministre. En 1989, le PUP remporte les élections législatives ; G. Price redevient Premier ministre.
En janvier 1993, deux membres du PDU forment la National Alliance for Belizean Rights (NABR) afin de lutter contre le rapprochement du PDU avec le parti du gouvernement, le PUP. En 1993, le PDU abandonne sa politique d'entente avec le PUP et, bénéficiant du soutien du NABR, remporte les élections qui ramènent M. Esquivel au pouvoir. Celui-ci, soucieux de rapprocher son pays de ses voisins d'Amérique centrale, signe le projet d'intégration régionale de Managua en 1997 et renoue des relations diplomatiques avec le Guatemala. En 1998, le PUP est à son tour victorieux aux élections législatives et son chef, Saïd Musa accède au poste de Premier ministre. En mars 2003, le PUP remporte 22 des 29 sièges de la Chambre des représentants. Cette victoire s'explique en partie par la bonne tenue de l'économie marquée par une forte croissance. Mais en avril 2005, des manifestations pour protester contre des augmentations de taxes et une grève des employés de la Compagnie de télécommunications tournent à l'émeute contre le gouvernement, atteint par ailleurs par des scandales financiers. Ce mécontentement croissant conduit à la défaite de S. Musa aux élections législatives de février 2008, largement remportées par le PDU avec 25 sièges sur 31. Dean Barrow devient Premier ministre, avant d’être reconduit à l’issue des scrutins de 2012 et de 2015.