le Pont de Narni
Tableau de Jean-Baptiste Camille Corot (1826). Huile sur papier marouflé sur toile, 34 x 48 cm. Louvre, Paris.
Lors de son premier séjour italien de 1826 à 1828, Corot se rend pour quelques jours, à la mi-septembre 1826, dans le petit village de Narni, qui domine la plaine de Terni et la rivière Nera. Succédant en ce lieu à bien d'autres peintres, qui depuis le siècle précédent avaient choisi de représenter les ruines du pont construit par l'empereur Auguste, Corot brosse cette rapide esquisse un matin, profitant de la lumière rasante qui vient de l'est, c'est-à-dire de la droite du tableau, pour en accentuer les reliefs et allonger les ombres contrastées. Il exécute aussi un certain nombre de dessins ; l'ensemble lui permettra de réaliser la Vue prise de Narni, qu'il présente au Salon de 1827. Si le premier plan reste volontairement à l'état d'esquisse à peine ébauchée, le paysage qui couvre la partie médiane du tableau est traité avec beaucoup d'application et de recherche, dans des effets de couleurs et de lumière concentrés sur le pont, l'eau et la nature, qui ont fait parler d'œuvre « pré-impressionniste » à son sujet.