l'Éducation de Marie de Médicis

Peinture de Petrus Paulus Rubens (1621-1625). Louvre, Paris.

L'Éducation de Marie de Médicis est l'un des tout premiers tableaux de la série de la « Vie de Marie de Médicis », commandée par la veuve d'Henri IV à Rubens, et destinée à orner une galerie de son palais du Luxembourg.

Au sein d'une grotte, dans un site qui évoque l'éducation cachée de Jupiter, la fillette, au milieu d'une surabondance mythologique, apparaît comme sublimée : elle apprend à écrire sur les genoux de Minerve, la déesse de la Sagesse, patronne des Sciences (dont le bouclier orné de la tête de Méduse gît au premier plan parmi les symboles des arts : peinture, sculpture et musique). La scène est tendrement veillée par Mercure, dieu de l'Éloquence, et par Apollon, dieu des Arts, tandis que les trois Grâces illuminent de leur nudité blanche l'ensemble du tableau. Depuis la Renaissance, les peintres, humanistes imprégnés de Sénèque et d'Épicure, grands lecteurs de Marsile Ficin et de Pic de La Mirandole, voient dans les trois Grâces un symbole de la générosité et de l'amour.

Sur le plan technique, cette toile est représentative du coloris de Rubens, dont tous les effets sont rendus de façon éblouissante avec une grande économie de moyens et un savant usage des primaires et des complémentaires.