Sonate pour deux pianos et percussion

Béla Bartók
Béla Bartók

Sonate en trois mouvements de Béla Bartók (1938, Bâle).

Cette œuvre en trois mouvements, la plus célèbre des sonates de Bartók, s'inscrit directement dans les recherches de sonorités nouvelles caractéristiques du xxe s. D'où l'importance accordée à la percussion (timbales, xylophone, triangle, cymbales – dont deux suspendues –, caisse claire, grosse caisse, tam-tam). Celle-ci tente ici de s'intégrer au piano, créant ainsi une réelle homogénéité sonore et non un simple dialogue (Bartók veut donner l'illusion d'un seul instrument) ; par exemple, le xylophone doublant le piano dans l'aigu transforme le timbre de celui-ci.

Comme dans l'Allegro barbaro – d'où est tiré le thème initial –, la technique pianistique fait appel à un jeu martelé (premier mouvement). La nouveauté rythmique est due surtout à l'utilisation de mètres particuliers (4 + 2 + 3 ou 4 + 3 + 2) et de rythmes asymétriques (onze contre huit ou treize contre neuf). En ce qui concerne l'aspect mélodique, l'exemple du thème strident du troisième mouvement, donné au xylophone, est bien représentatif du style du compositeur, puisqu'il utilise la gamme acoustique appelée couramment « gamme de Bartók ».

Béla Bartók
Béla Bartók