Saga de Njáll le Brûlé

Saga d'un anonyme islandais (fin du xiiie s.)

Cette œuvre, parfois attribuée au clerc Arni Thorláksson, est considérée comme l'une des sagas les plus abouties et, de loin, les plus longues du genre. Organisée autour de la mort de Gunnar et de celle de Njáll et des siens, l'intrigue compte plus de deux cents protagonistes importants, que leurs aventures transportent de violence en violence. La malchance, qui préside aux destinées du clan, engendre des textes noirs, où la volonté des hommes s'exaspère jusqu'à la folie. Certainement homme de grande culture, l'auteur, s'inspirant des sagas ancestrales dont il réalise la synthèse, enrichit ses recherches d'une description rigoureuse de la société islandaise de son siècle. Sa complexité et sa richesse, l'usage du style direct, les références aux traditions populaires font de cette saga un fleuron de la prose médiévale, la rapprochant par ailleurs des épopées rabelaisiennes.