Pièces pour piano

en allemand Klavierstücke

Cycle de quatorze pièces pour piano de Karlheinz Stockhausen (1952-1985, Darmstadt, Cologne, Palerme, etc.).

« Malgré ou justement à cause de la grande importance accordée à la « composition de timbres » dans ma musique électronique et dans les œuvres orchestrales et vocales, il m'est arrivé périodiquement de me concentrer sur des « pièces pour piano » (Klavierstücke), c'est-à-dire sur la composition pour un seul instrument, pour dix doigts, avec de minutieuses nuances de timbres et de structure. Ce sont pour moi des dessins », écrit Karlheinz Stockhausen dans l'un des textes qu'il consacra à ses « Pièces pour piano ».

Cycle de quatorze partitions pour piano de diverses dimensions composées entre 1952 et 1985, soit toute une vie créatrice, les Klavierstücke sont une véritable bible du piano de la seconde moitié du xxe s. Les onze premières datent des années 1950-1961. Leur durée varie de quelques secondes (III) à une trentaine de minutes (VI). La « pièce » XI introduit le hasard dans le processus compositionnel et marque, avec la Troisième Sonate de Pierre Boulez, le point de départ d'un certain type de musique aléatoire. Cette « pièce » se compose de dix-neuf structures musicales autonomes, réparties sur une seule grande feuille, dont l'ordre est librement choisi par l'interprète.

Les trois dernières « Pièces » nées à ce jour ont été composées dans une optique différente et sont indépendantes l'une de l'autre. Le Klavierstück XII (1978-1979) est dédié à Majella, fille du compositeur ; la XIV (1985), à Pierre Boulez, à l'occasion de son soixantième anniversaire. Enfin, dans le Klavierstück XIII (1981), le plus développé de l'ensemble (35 minutes), le rôle de l'interprète est aussi instrumental, avec pincements de cordes, utilisation de gants pour certains clusters, du fessier pour d'autres, que vocal (du chuchoté au crié).