Jeune Femme se déshabillant

Peinture de Jan Steen (1663). Collection particulière.

L'essentiel de l'œuvre de Jan Steen est constitué de scènes de genre, toujours sous-tendues par un propos moralisateur, comme dans ce tableau de 1663, qui illustre également son sens de la théâtralité et de la couleur : une fenêtre encadre la scène, une jeune femme se dévêt. Le coffret est ouvert, la chandelle éteinte, la lumière du jour inonde la chambre. Caché dans l'ombre, le spectateur pénètre dans l'intimité d'un geste suspendu mis en valeur par les tentures bleues, qui s'ouvrent sur le lit. Rien de licencieux dans cette scène, qui évoque l'absence et l'attente. Le crâne sur lequel s'enroulent quelques feuilles de lierre ne renvoie pas aux vanités habituelles, mais au sentiment éphémère d'un amour ruiné par la mort. L'instrument de musique – qui, avec la partition, évoque, dans le langage des emblèmes, le duo d'amour – reste muet, et le petit chien blotti dans le lit, d'où l'amour est absent, adoucit la froideur de l'instant.