Aphrodite de Cnide
Statue de Praxitèle ( ives. avant J.-C.). Réplique en marbre. Louvre, Paris.
Praxitèle, le sculpteur grec le plus habile à rendre la sensualité des corps, renouvela avec son Aphrodite de Cnide le type féminin de la statuaire grecque. Jusqu'ici, en effet, des corés archaïques aux déesses du Parthénon, les corps assez massifs des divinités féminines ne se laissaient deviner qu'au travers des drapés mouillés, qui en épousaient les formes. C'est pourquoi l'Aphrodite de Cnide représentée entièrement nue, prête à prendre son bain, fut refusée par les habitants de Cos, dont l'austérité fut choquée par cette nouveauté. Acceptée par les Cnidiens, elle devint l'une des œuvres les plus célèbres de toute l'Antiquité.
La tradition veut que Praxitèle ait eu pour inspiratrice la fameuse courtisane Phryné, mais il est probable que l'artiste, à la recherche d'un « beau » idéal, ait largement transfiguré son modèle. Cette œuvre – comme d'ailleurs presque toutes les créations de Praxitèle – ne nous est connue qu'à travers ses nombreuses répliques ; celle du Louvre, bien que décapitée et mutilée, séduit par le rythme des courbes et la plénitude des formes.