Phrygie

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Région du nord-ouest de l'Asie Mineure.

Les frontières de la Phrygie ont varié au cours des temps. À l'origine, elle s'étend le long de la mer, de l'embouchure du Méandre jusqu'à celle du Parthénios approximativement. Elle est baignée par trois mers : la mer Egée, la Propontide, le Pont-Euxin. À l'est se trouve l'Halys et, au sud, les monts de Pisidie et de Laconie. Vers 1900 av. J.-C., les Thynes et les Marandyniens s'établissent près du Pont-Euxin ; les Dardaniens et les Mysiens en Troade, et les Mæones plus au sud. À l'époque homérique, cependant, la contrée porte le seul nom de Phrygie.

Vers 1200 av. J.-C., la région est envahie par les Phryges, ou Bryges, de langue indo-européenne et, d'après Hérodote, originaires de Thrace et de Macédoine. D'abord éclatés en plusieurs petits royaumes, puis unis, avec pour capitale Gordium (Gordion), les Phryges forment une monarchie fédérale qui atteint sa pleine puissance sous le roi Midas (ou Gordion) au viiie siècle av. J.-C. En 696 av. J.-C., les Cimmériens envahissent le pays. Ces derniers étant ensuite battus par Alyatte, la Phrygie passe sous la domination lydienne, puis, après la défaite de Crésus, sous celle des Perses. Jointe à la Paphlagonie et à la Cappadoce, elle forme la troisième satrapie : on y distingue

la Petite Phrygie (appelée par la suite Phrygie Épictète), ou Phrygie de l'Hellespont (ancienne Troade) au nord, sur les trois mers, dont les villes principales sont Dascylium, Pessinonte, Gordium, Ancyre ;

la Grande Phrygie (la moins grande !) plus au sud et dans l'intérieur des terres : délimitée à l'ouest par la Mysie et la Lydie et, à l'est, par la Cappadoce ; les villes principales sont Antioche, Apamée et Laodicée, ces dernières fondées à l'époque hellénistique.

En 333 av. J.-C., la Phrygie est conquise par Alexandre le Grand ; après la bataille d'Issos, elle revient aux Séleucides. Vers 278 av. J.-C., la Petite Phrygie disparaît : un tiers de son territoire, entre les montagnes et le Pont-Euxin, est rattaché à la Bithynie ; un autre tiers, entre la Propontide et la Mysie, passe aux mains des rois de Pergame ; le dernier tiers est joint à la Grande Phrygie, déjà augmentée de la Lycaonie au sud. Le nouveau pays prend le nom de Phrygie : Dorylée, Célènes, Colosse, Thymbrée, Iconium, Sagalasse, Larande en sont les villes principales. En 188 av. J.-C., les Romains ajoutent la Phrygie au royaume de Pergame ; après la disparition de ce dernier, ils l'annexent à la province d'Asie, en 116 av. J.-C. Vers 300 apr. J.-C., Dioclétien divise la Phrygie en deux provinces indépendantes : Phrygia Pacatiana et Phrygia Salutaris.

Les Phrygiens passent pour des hommes efféminés et mous, serviles, amoureux des arts et de la musique en particulier : ce sont d'admirables joueurs de flûte. Les Grecs leur ont emprunté le mode phrygien (gamme de mi sans altération). Ils honorent Attis et Cybèle, dont le culte est importé par les Romains.