Momos

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Fils du Sommeil et de la Nuit, dieu de la dérision, de l'ironie, de la critique, du sarcasme.

Momos reproche à Héphaïstos, après qu'il a créé un être humain, de ne pas avoir façonné, sur sa poitrine, une fenêtre qui permettrait de connaître ses pensées les plus secrètes. Il déconseille à Zeus de détruire l'Humanité, l'exhorte au contraire à favoriser les amours de Thétis et de Pélée, desquels naîtra Hélène... Ainsi, les hommes d'Europe feront la guerre aux hommes d'Asie et l'objectif de Zeus sera atteint. Finalement, excédé par ses critiques interminables destinées pourtant (peut-être ?) à améliorer mortels et divinités, Zeus chasse Momos de l'Olympe. Son nom est passé en proverbe : « Même Momos ne pourrait pas me critiquer. »

Variante

Zeus, Prométhée et Athéna ayant fait, le premier, un taureau, le deuxième un homme et la troisième une maison, appellent Momos pour avoir son jugement. Momos, jaloux de leurs œuvres, commence par dire que Zeus a mal fait en ne plaçant pas les yeux du taureau sur la pointe des cornes, ce qui permettrait à l'animal de voir où il va cogner ; Prométhée aussi a mal fait, lui qui n'a pas suspendu le cœur de l'homme à l'extérieur de son corps, de façon que la méchanceté ne puisse demeurer cachée et que les intentions de chacun soient évidentes ; en troisième lieu, Momos déclare qu'Athéna aurait dû pourvoir sa maison de roues afin de faciliter son déplacement, au cas où un mauvais voisin s'installerait à côté de la sienne. Alors Zeus, excédé, chasse Momos de l'Olympe. La fable montre qu'il n'est rien de parfait ni qui ne prête le flanc à la critique.