Dircé

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Elle est la deuxième femme du roi Lycos qui, pour l'épouser, a répudié la première, Antiope, qu'il retient prisonnière. Dircé traite Antiope avec tant de cruauté que Zéthos et Amphion, les jumeaux qu'Antiope a eus de Zeus, se vengent en l'attachant aux cornes d'un taureau furieux ; son cadavre est ensuite jeté dans une fontaine (peut-être un puits) qui, dès lors, prend le nom de « fontaine de Dircé. »

Variante

Dircé a son tombeau auquel on élève un culte. Nul Thébain ne sait où il se trouve, hormis celui qui a servi comme hipparque (commandant de cavalerie).

Voir aussi : Antiope

Le châtiment de Dircé

Vois Dircé accuser trop réellement la fille de Nyctée, la malheureuse Antiope, d'avoir partagé avec elle l'amour de son Lycus. Que de fois elle livra aux flammes les cheveux superbes de sa captive ! que de fois elle imprima une main cruelle sur ses traits délicats ! que de fois elle lui imposa une tâche impossible ! Souvent elle la fit coucher durement sur la terre ; souvent elle lui donna pour demeure une prison obscure et infecte, et elle lui refusa un peu d'eau pour étancher sa soif. Que fais-tu, cependant, Jupiter ? Quoi ! tu ne secours pas l'infortunée Antiope, lorsque des chaînes affreuses déchirent ses mains ! [...] Abandonnée cependant, elle rassemble ses forces, rompt les liens indignes qui retenaient ses bras, et s'enfuit d'un pied timide sur les hauteurs du Cithéron. Il était nuit ; la neige couvrait la terre qui doit servir de lit à Antiope, et le murmure de l'Asope, qui erre dans la campagne, paraît à son oreille effrayée le bruit des pas de sa maîtresse qui la poursuit. Zéthus refuse durement de l'accueillir ; et Amphion, sensible à ses larmes, ne peut cependant lui ouvrir une étable où elle devait espérer un asile. [...] Cependant ses deux fils éprouvent une pitié tardive ; ils reconnaissent leur erreur ; le vieillard qui mérita d'élever les enfants de Jupiter leur rend une mère chérie, et les deux frères attachent l'implacable Dircé aux cornes d'un taureau farouche. Reconnais, Antiope, le maître des dieux. La voilà cette Dircé ; la voilà traînée dans les campagnes, et condamnée à souffrir mille morts ! Les champs de Zéthus sont couverts de son sang, et Amphion vainqueur chante un hymne à Apollon sur les sommets de l'Aracynthe.

Properce