Calypso
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Nymphe fille d'Atlas, régnant sur l'île d'Ogygie (ou Ééa, au large de la Sicile).
Lorsque Ulysse, au cours de son retour vers Ithaque, fait naufrage, il échoue sur l'île de Calypso. La nymphe le recueille, le soigne et, s'étant éprise de lui, elle le retient captif sept années durant, ou une année, ou cinq, ou « peu de temps ». Hermès, dépêché par Zeus sur les supplications d'Athéna, lui demande de libérer son prisonnier, ce qui n'est pas du goût de la nymphe : les dieux sont-ils jaloux, envieux au point de refuser aux divinités de choisir le compagnon de leur choix ? N'a-t-elle aucun droit sur Ulysse alors qu'elle lui a sauvé la vie ? Que les dieux sont donc pitoyables ! Calypso facilite néanmoins le départ du héros en lui donnant les moyens de construire un radeau. Ulysse ne l'oublie pas lorsqu'il fait le récit de ses aventures à son hôte, Alcinoos : il lui raconte comment la nymphe l'a comblé de pain et de vin, l'a recouvert de vêtements divins et fait souffler un vent favorable.
Calypso a eu plusieurs fils d'Ulysse : Nausithoos et Nausinoos ainsi que Latinus. D'Hermès, elle donne naissance au peuple des Céphalléniens. Trop malheureuse après le départ d'Ulysse, Calypso se suicide.
Calypso et Ulysse
calypso. Fils de Laërte, écoute, ô rejeton des dieux, Ulysse aux mille ruses !... C'est donc vrai qu'au logis, au pays de tes pères, tu penses à présent t'en aller ?... tout de suite ?... Adieu donc malgré tout !... Mais si ton cœur pouvait savoir de quels chagrins le sort doit te combler avant ton arrivée à la terre natale, c'est ici, près de moi, que tu voudrais rester pour garder ce logis et devenir un dieu, quel que soit ton désir de revoir une épouse vers laquelle tes vœux chaque jour te ramènent... Je me flatte pourtant de n'être pas moins belle de taille ni d'allure, et je n'ai jamais vu que, de femme à déesse, on pût rivaliser de corps ou de visage.
Ulysse l'avisé lui fit cette réponse :
ulysse. Déesse vénérée, écoute et me pardonne : je me dis tout cela !... Toute sage qu'elle est, je sais qu'auprès de toi, Pénélope serait sans grandeur ni beauté ; ce n'est qu'une mortelle, et tu ne connaîtras l'âge ni la mort... Et pourtant le seul vœu que chaque jour je fasse est de rentrer là-bas, de voir en mon logis la journée du retour ! Si l'un des Immortels, sur les vagues vineuses, désire encore me tourmenter, je tiendrai bon : j'ai toujours là ce cœur endurant tous les maux ; j'ai déjà tant souffert, j'ai déjà tant peiné sur les flots, à la guerre !... s'il y faut un surcroît de peines, qu'il m'advienne !
Homère
