Cérès

Cérès.
Cérès.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Dans la mythologie romaine, déesse de la fécondité des champs.

Hellénisée, elle est associée à Liber (assimilé à Dionysos) et à Libéra (assimilée à Perséphone). Son temple, magnifique, surtout plébéien, est situé au pied de l'Aventin ; il sert à entreposer des archives. Construit par deux architectes doriens, Damophilos et Gorgasos il a été voué en 499 av. J.-C. par le consul Aulus Postumius Regillensis et consacré en 493. Afin que les rites soient suivis avec le maximum de minutie, on fait venir d'Étrurie une prêtresse compétente, nommée Calliphana (ou Calliphenna ou Calcitana). Institués en 496 av. J.-C., les ludi Cereales ont lieu du 12 au 19 avril. Les Romains, vers le iiie siècle av. J.-C., l'identifient avec Déméter, dont elle reprend les attributs. Elle est ensuite confondue avec Cybèle.

Cérès est représentée tenant une faux dans une main, serrant dans l'autre un bouquet de coquelicots ou de fleurs de lavande.

À propos de l'entretien d'un temple de Cérès

Je me vois obligé, par l'avis des haruspices, de rétablir et d'agrandir un temple de Cérès qui se trouve dans mes terres. Quoique vieux et petit, il est très fréquenté un certain jour de l'année : aux ides de septembre, le peuple s'y rassemble de tous les pays d'alentour. On y traite beaucoup d'affaires ; on y fait, et on y acquitte nombre de vœux. Mais, près de là, on ne trouve aucun abri contre le soleil ou contre la pluie. J'imagine donc qu'il y aura tout à la fois piété et munificence à élever un temple somptueux, et à joindre au temple un vaste portique ; l'un pour la déesse, l'autre pour les hommes. Je vous prie donc de m'acheter quatre colonnes de marbre, de telle espèce qu'il vous plaira, et tout le marbre qui peut être nécessaire pour paver le temple et en incruster les murs. Il faut avoir aussi une statue de la déesse. Le temps a mutilé la statue de bois que l'on y avait anciennement placée. Quant au portique, je crois ne devoir rien faire venir du pays où vous êtes. Je vous prie seulement de m'en tracer la forme. Il n'est pas possible de le construire autour du temple, environné d'un côté par le fleuve, dont les rives sont fort escarpées, de l'autre par le grand chemin. Au-delà du chemin, est une vaste prairie, où il me semble qu'on pourrait fort bien élever le portique, en face du temple ; à moins que vous n'ayez à me proposer quelque chose de mieux, vous dont l'art sait si bien surmonter les obstacles que lui oppose la nature. Adieu.

Pline le Jeune

Cérès.
Cérès.