Astyanax
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Fleur de l'Asie, unique débris d'une grande famille, bien jeune encore, mais déjà redoutable aux Argiens par son père, ici repose Astyanax, précipité du haut de la porte Scée. Ô douleur ! les murs Neptuniens d'Ilion ont vu quelque chose de plus cruel que le supplice d'Hector !
1. Fils d'Hector et Andromaque.
Ses parents l'appellent Scamandre, car ils considèrent que leur enfant est un présent du plus grand fleuve de la Troade, protecteur de la citadelle. Astyanax a tôt fait d'inspirer une grande frayeur aux Grecs, au point que le devin Calchas conseille de précipiter le garçon du haut d'une tour : ainsi, jamais il ne pourra venger la mort de son père et reconstruire une nouvelle ville à l'image de Troie. Chez Euripide, la décision de faire périr l'enfant semble incomber à Ulysse.
Pyrrhus, le héros grec, après avoir fait d'Andromaque son esclave, arrache l'enfant des bras de sa nourrice et le jette du haut des remparts.
Variante
Selon les légendes arcadiennes, Astyanax est un descendant d'Arcas.
Variantes : La mort d'Astyanax
I. Andromaque, voulant soustraire son enfant au sacrifice exigé par les dieux, selon Calchas, le cache dans le tombeau d'Hector ; Ulysse doit ruser pour faire avouer à sa mère où il est. Il s'agit donc là d'un acte prémédité et raisonné.
II. Ce sont des Grecs anonymes qui, poussés par la haine et la vengeance, arrachent son fils des mains d'Andromaque, et le précipitent du haut d'une tour. Apollodore se contente de dire qu'après avoir offert des sacrifices à tous les dieux, les Achéens précipitent Astyanax du haut des murs de Troie.
Mort, Astyanax est purifié dans les eaux du Scamandre ; le bouclier de bronze de son père lui sert de cercueil.
III. Ulysse tue Astyanax alors que Troie est la proie des flammes, ou bien encore une fois qu'Ilion a succombé.
IV. Au moment de l'assaut grec contre Troie, Énée, après avoir conclu un pacte avec ses ennemis, envoie Ascagne en Propontide ; Astyanax l'y rejoint un peu plus tard et, ensemble, ils fondent une nouvelle Troie (Scepsis).
V. Les légendes médiévales font d'Astyanax le fondateur de la ville de Messine, en Sicile, et le père de la dynastie de Charlemagne – ce qui laisse supposer que l'enfant n'est pas mort à Troie, et conformément à une version qui veut qu'Andromaque, ayant caché Astyanax, livre aux Grecs un autre enfant...
2. Fils d'Héraclès et d'Épilais.
La mort d'Astyanax
le messager. À travers cet espace inondé de spectateurs, le roi d'Ithaque s'avance avec orgueil, tenant par la main le petit-fils de Priam, qui le suit d'un pas ferme jusqu'au haut des remparts. Arrivé au sommet de la tour, il porte de tous côtés ses yeux vifs, sans éprouver la moindre frayeur. [...] Cet enfant, captif sous une main ennemie, étonne par son air intrépide l'armée, les chefs et Ulysse lui-même. Seul il ne pleure pas au milieu de la foule qu'il attendrit ; et, tandis que le roi d'Ithaque prononce à haute voix la réponse de Calchas, et prie les dieux cruels d'agréer la victime, il se précipite de lui-même au milieu des débris de l'empire de Priam.
andromaque. [...] Qui recueillera ton corps, Ô mon fils, et qui te donnera la sépulture ?
le messager. Que pourrait-il rester de lui, tombé de si haut ? rien que des os dispersés et broyés sur la pierre. Sa funeste chute a détruit la beauté de son corps, et défiguré les nobles traits qu'il tenait de son père. Sa tête a volé en éclats : la rencontre du roc l'a brisée et en a fait jaillir la cervelle. Ce n'est plus qu'un débris sans forme.
Sénèque