récitant

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Ce terme désignait, à l'origine, le chantre chargé de psalmodier les passages narratifs au cours de la lecture de la Passion. Il fut, par la suite, appliqué à l'Évangéliste des Passions-oratorios et au narrateur (« historicus » ou « testo ») des premiers oratorios. Ce rôle tend à être supprimé dès la seconde moitié du xviie siècle, dans un effort d'assimilation de l'oratorio à l'opéra, et jusqu'au xixe siècle, on appelle récitant tout soliste qui se détache du chœur.

On assiste, au xixe siècle, à un renouveau du rôle du récitant (qui est soit chanté, soit déclamé), en particulier chez Berlioz qui redonne au narrateur sa place au sein de l'oratorio (l'Enfance du Christ) et en fait même l'unique protagoniste d'un drame où la partie du héros est parlée (Lélio ou le Retour à la vie).

L'usage du récitant se généralise au xxe siècle sous sa forme traditionnelle avec Honegger (le Roi David), mais surtout par la multiplication des rôles parlés (Un survivant de Varsovie de Schönberg). Cette tendance est particulièrement sensible chez Stravinski, que ce soit dans Histoire du soldat, écrite pour plusieurs récitants, Œdipus Rex (interventions d'un speaker entre les scènes) ou Perséphone. Dans cette œuvre, la partie récitée de l'héroïne contraste avec le rôle chanté du personnage secondaire (Eumolpe), créant ainsi de curieux dialogues.