quadrivium

(lat. ; « ensemble à 4 voies »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Terme désignant, dans la pédagogie du Moyen Âge, selon une classification inspirée de saint Augustin et établie au ve siècle par Martianus Capella, l'étage supérieur de l'ensemble des connaissances spéculatives groupées sous le nom des sept arts libéraux et préparant l'accession à la théologie, science suprême.

Le quadrivium comprenait les quatre arts considérés comme mathématiques : arithmétique, musique, géométrie, astronomie. Il succédait au trivium (ensemble à 3 voies) qui groupait les arts « humanistes », c'est-à-dire relatifs à la science de l'homme : grammaire, dialectique et rhétorique.

La présence de la musique dans un ensemble auquel elle paraît aujourd'hui donner quelque disparate provient des conceptions pythagoriciennes héritées d'Aristote et transmises par Boèce, selon lesquelles, en raison des proportions numériques qui régissent les consonances, on voyait dans le système où elles prenaient place une véritable imago mundi, un reflet des lois régissant le cosmos sous l'autorité des Nombres, de sorte que l'étude de la théorie musicale apparaissait comme une voie détournée pour parvenir à la connaissance de l'Univers. C'est surtout cet aspect spéculatif qu'envisageait l'insertion de la musique dans le quadrivium. Son étude pratique appartenait à une discipline différente que l'on désignait souvent sous le nom de cantus et que les philosophes rangeaient non sans dédain dans une catégorie inférieure, estimant avec Boèce qu'« il est plus grand de savoir ce que les autres font que de faire ce que les autres savent ».