plain-chant
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Terme employé dès le Moyen Âge (contrairement à grégorien qui est d'introduction récente) pour opposer le chant ecclésiastique monodique, dont les notes sont de durée égale (planus cantus), au chant dit mesuré (cantus mensuratus) soumis à la mesure en valeurs différenciées et incluant la polyphonie.
En préconisant le terme « chant grégorien » pour le plain-chant restauré selon sa méthode, l'école de Solesmes a quelque peu limité l'acception du mot plain-chant à la forme qu'il revêtait avant sa propre réforme, notamment depuis la réforme médicéenne qui avait suivi le concile de Trente à la fin du xvie siècle. Paradoxalement, on appelle plain-chant mesuré une forme de plain-chant issue des séquences mesurées des xiie-xiiie siècles, et qui, sans pratiquer une mesure régulière battue, introduit par allongement de certaines notes une notion de longues et de brèves qui, dans certaines pièces (séquences), peut aller jusqu'à provoquer un rythme approximativement ternaire. Plusieurs écoles mensuralistes avaient, au xixe siècle, préconisé un plain-chant mesuré selon le solfège usuel ; aucune d'elles n'a survécu.
Dans la pédagogie du contrepoint traditionnel, on emploie parfois le terme plain-chant, même s'il n'appartient pas au répertoire de celui-ci, pour désigner le « chant donné » en valeurs longues égales sur lequel l'élève doit rédiger les autres parties selon des règles conventionnelles fixées à l'avance.