musique de scène

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Dans un opéra, musique instrumentale exécutée non dans la fosse d'orchestre, mais sur scène (par des musiciens en costumes) ou en coulisses. Il s'agit parfois d'une petite formation de chambre, comme à l'acte II du Don Giovanni de Mozart, mais le plus souvent d'une fanfare comme dans les Huguenots, Lohengrin, le Faust de Gounod, Don Carlos, Aïda, etc.

2. Dans une œuvre théâtrale, toute musique destinée à accompagner l'action, à l'enrichir d'un divertissement (comédie-ballet ou tragédie-ballet à partir du xviie siècle) ou à contribuer à l'ambiance d'une scène.

Ce genre a été couramment pratiqué jusqu'au début du xxe siècle, ainsi qu'en témoigne le fait que la Comédie-Française ou l'Odéon étaient pourvus d'une fosse d'orchestre. Et il a inspiré des chefs-d'œuvre dont quelques-uns des plus célèbres sont les musiques de scène de Beethoven pour Egmont de Goethe, de Mendelssohn pour le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, de Bizet pour l'Arlésienne d'Alphonse Daudet, de Richard Strauss pour le Bourgeois gentilhomme de Molière, de Grieg pour Peer Gynt d'Ibsen, de Sibelius pour Pelléas et Mélisande de Maeterlinck ou pour la Tempête de Shakespeare. De nos jours, les frais qu'entraîne la mobilisation d'un orchestre symphonique rendent cette forme de spectacle pratiquement irréalisable. La musique de scène subsiste toutefois, ramenée à des proportions plus modestes, avec la participation d'ensembles instrumentaux réduits qui sont généralement enregistrés sur bande.