isorythmie

(du grec isos ; « semblable »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Construction symétrique procédant par juxtaposition de phrases toutes dotées d'un même schéma rythmique : Au clair de la lune contient une isorythmie.

Le terme est employé aujourd'hui principalement pour désigner un procédé de composition élaboré au xiiie siècle pour les teneurs de motets, et considérablement développé au xive siècle (Ars nova), consistant à découper une mélodie (color) en fragments rythmés selon un schéma préétabli, même s'il ne tient pas compte du phrasé initial (talea). Appliquée principalement à l'écriture du ténor, l'isorythmie s'est ensuite projetée sur la contre-teneur, et parfois même, à des degrés divers, sur la totalité des voix de la polyphonie. En tant que procédé systématique, elle cesse d'avoir cours au xve siècle, mais on la retrouve à des degrés divers dans la carrure qui n'a jamais cessé de régir les mélodies devenues les plus populaires, sans en exempter l'œuvre des grands maîtres.

Par exemple, 1er kyrie de la Messe de G. de Machaut :

Color (mélodie liturgique) :

Talea (formule rythmique) :

Teneur isorythmique :