air sérieux

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Il s'agit du prolongement de l'air de cour qui prit cette nouvelle appellation avec la génération de M. Lambert (1610-1696), le maître du genre, de S. Le Camus (1610-1677) et de Du Buisson († 1710). La forme de ces airs, toujours strophique, eut tendance à se limiter à deux couplets, la mélodie étant composée sur le premier ; le second couplet (le double) devait se chanter sur la base de cette mélodie, mais avec l'introduction d'une ornementation qui atteignait souvent une extrême virtuosité, dont on doit souligner toutefois que le but était essentiellement expressif ; avec l'apparition de ces difficultés vocales, l'art du chant progressa rapidement en France (Bacilly). Dans les nombreux recueils publiés chez Ballard au xviie siècle sous le titre conjoint d'Airs sérieux et à boire, l'air sérieux fut illustré par Lorenzani, Charpentier, Couperin, Campra, etc. Après 1720, avec le développement de l'opéra et le déclin de la maison Ballard, l'air sérieux disparut peu à peu.