agrément

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Note ou groupe de notes employés surtout dans la musique française vocale et instrumentale des xviie et xviiie siècles pour orner une phrase mélodique.

Le mot même évoque leur raison d'être : charmer, toucher, enchanter, être agréable à l'oreille. Les luthistes français utilisèrent les agréments pour orner leurs pièces, mais aussi pour prolonger la courte durée du son du luth ; les clavecinistes reprirent ce procédé d'écriture. Les agréments étaient indiqués par des signes bien connus des interprètes, mais dont le mode d'exécution pouvait varier selon les compositeurs, et qui, surtout, laissaient à l'instrumentiste une certaine liberté d'exécution liée à sa volonté d'expression. Une notation trop précise eût tendu à détruire cette liberté et cette souplesse caractéristique de la musique française, qui font toute la différence entre l'agrément et l'ornement habituel.

Voici une liste des principaux agréments avec le terme musical courant auquel ils correspondent : le port de voix (appoggiature longue), le tremblement ou cadence (trille), le pincé (mordant), le doublé ou tour de gosier (grupetto), le coulé, l'aspiration (sorte de point d'orgue), l'arpègement dans la musique de clavecin, de luth ou d'orgue. On trouve une explication détaillée des différents agréments dans les tables d'ornements des clavecinistes français (Chambonnières, L. Marchand, et surtout F. Couperin, notamment dans son Art de toucher le clavecin, 1717). Quant aux ornements vocaux, essentiellement les mêmes d'ailleurs, on peut consulter à leur sujet les Remarques sur l'art de bien chanter, et particulièrement pour ce qui regarde le chant français (1668) de Bénigne de Bacilly.

Les diminutions, chères aux compositeurs d'airs de cour, peuvent également entrer dans le cadre des agréments.