académie

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Ce nom, qui avait été celui de l'école de Platon, fut repris au milieu du xve siècle, à Florence, par une société d'humanistes réunis à la cour de Laurent de Médicis, puis par d'autres groupes semblables, à Florence même, à Naples, à Rome, à Bologne où quatre académies devaient demeurer jusqu'au xviiie siècle. Leur rôle dans l'évolution de la littérature et des arts fut capital. La plus célèbre fut la Camerata du comte Bardi, à Florence ; de ses travaux de réflexion, des expériences qui s'y déroulèrent naquit l'opéra. En France, le premier des creusets de cette sorte fut l'Académie de poésie et de musique fondée en 1570 par A. de Baïf et Th. de Courville, où se forgèrent les principes de la musique mesurée à l'antique. Par la suite, le terme d'académie évolua et prit différents sens.

Il put désigner, notamment en France, des institutions officielles suscitées par les gouvernements : l'Académie française, l'Académie des sciences, mais aussi l'Académie des beaux-arts, ainsi baptisée lors du remaniement, en 1816, d'un organisme fondé en 1795 ; elle compte six sections, dont celle de musique, formée de sept membres.

Ce terme s'appliqua aussi à des théâtres d'opéra et de concert. Le privilège de l'Académie royale de musique fut créé en 1669 et attribué à Perrin. Lully en prit possession en 1672. L'Opéra de Paris, dont l'appellation officielle est encore « Académie nationale de musique et de danse », est le descendant direct de l'Académie royale qui, par l'intermédiaire d'une école de chant dramatique, est également à l'origine du Conservatoire. D'autres académies furent créées en province vers 1650 et demeurèrent jusqu'en 1789.

Dans les pays germaniques, le mot fut choisi principalement pour désigner des sociétés organisatrices de concerts, voire ces concerts eux-mêmes (« académies » données par Mozart à Vienne). En Angleterre, une Academy of Ancient Music fut fondée à Londres, en 1710. Son but était de faire revivre le répertoire de madrigaux du xvie siècle, ainsi que les œuvres de maîtres antérieurs ; une telle initiative est tout à fait exceptionnelle pour l'époque. Le titre d'Academy of Ancient Music a été repris récemment par une des formations anglaises les plus appréciées dans l'interprétation de la musique ancienne ; elle est animée par Christopher Hogwood.

Enfin, certaines académies ayant patronné, au xviiie siècle, des écoles de musique pour enfants, le terme en est venu à désigner des établissements d'enseignement, et plus spécialement, à partir du xixe siècle, d'enseignement supérieur (Berlin, Londres, ou l'Académie de Sainte-Cécile à Rome).