John Wilbye
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur anglais (Diss, Norfolk, 1574 – Colchester, Essex, 1638).
Fils d'un tanneur, Mathew Wilbye, John est baptisé le 7 mars 1574. Puis on perd sa trace jusqu'au moment de la publication de son premier livre de madrigaux en 1598. À cette époque, il est déjà entré au service de la famille de sir Thomas Kytson, près de Bury St. Edmond's (Suffolk). Il reste trente ans à ce poste, jusqu'à la mort de lady Kytson en 1628, et passe les dix dernières années de sa vie chez une amie de longue date, lady Rivers, à Colchester. En 1609, il publie le Second Set of Madrigals to 3, 4, 5 and 6 Parts Apt for Both Voyals and Voyces. Un autre madrigal se trouve dans le recueil The Triumphs of Oriana (1601) et deux autres pièces dans The Teares and Lamentations of Sorrowful Soul (1614) de sir W. Leighton. Quelques pièces isolées, généralement incomplètes, sont conservées en manuscrit. On ne connaît de lui aucune œuvre religieuse.
Les deux recueils renferment un total de soixante-quatre madrigaux. C'est peu. Mais par la qualité uniformément élevée de cette musique, Wilbye s'affirme comme le plus grand de tous les madrigalistes anglais. Il possède le métier sérieux et la maîtrise du contrepoint de W. Byrd, le don mélodique et la gracieuse légèreté dans le style canzonette cher à Th. Morley (Fly not so swift), ainsi que la science du madrigal italien (Ferrabosco). C'est un musicien plus raffiné et plus égal que Th. Weelkes ; le chromatisme de Wilbye demeure toujours discret et au service de l'expression. En cela il se rapproche de Luca Marenzio. Quant aux textes littéraires, il les traite en connaisseur : chaque image miroite dans sa musique qui développe une intensité incomparable.
Un titre encore, le superbe madrigal Draw on, sweet night à six voix qui, avec ses alternances de majeur/mineur, décrit la douceur de la nuit et, ensuite, l'homme harassé qui vient y chercher un apaisement.