Wolfgang Wagner

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Troisième enfant de Siegfried Wagner (Bayreuth 1919).

À partir de 1951, il partagea avec son frère Wieland la direction du Festival de Bayreuth. En 1961, il délaissa la mise en scène pour se consacrer à la gestion administrative de l'entreprise. La mort de Wieland, en 1966, fit de lui le seul responsable du Festspielhaus. Ses propres réalisations nouvelles, par lesquelles il remplaça progressivement les productions de son frère, différaient assez sensiblement, en dépit d'une évidente parenté décorative, de celles du disparu. Elles se signalaient par une utilisation très colorée des techniques d'éclairage et de projection qui lui servirent surtout à illustrer de façon assez banale des œuvres dont il neutralisait les arrière-plans idéologiques.

Or l'accélération culturelle provoquée par l'année 1968, l'émergence de nouveaux lieux wagnériens où se manifestait le désir d'en revenir à la reconstitution d'un quotidien légendaire très traditionnel par le biais d'un plus grand réalisme émotif (comme le fera Karajan à Salzbourg), l'intérêt nouveau, enfin, porté à l'opéra par des chercheurs venus d'horizons très divers étaient autant de raisons de remettre en cause un style d'interprétation qui ne pouvait même plus prétendre équilibrer la tradition du carton-pâte et les recherches esthétiques ou idéologiques des nouveaux venus.

Reconnaissant qu'il ne pouvait maintenir seul le rôle d'atelier du théâtre lyrique dévolu au Festival, Wolfgang engagea des metteurs en scène de toutes tendances sans pour autant renoncer à ses propres travaux. Cette politique a contribué à renouveler profondément le public du Festspielhaus ; elle a, en outre, permis à Bayreuth de retrouver sa place au premier rang des festivals. En contrepartie, elle a engendré de notables différences de qualité entre les spectacles. Il a publié ses Mémoires en 1995.