Isaac Stern

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Violoniste américain (Kremenets, région de Ternopil, 1920 – New York 2001).

Il commence à six ans l'étude du piano qu'il abandonne deux ans plus tard pour le violon, au conservatoire de San Francisco. Il étudie avec Louis Persinger et surtout Naoum Blinder, avec qui il débute à quinze ans dans le Concerto pour deux violons de Bach. Il joue dès 1935 le Concerto de Brahms avec l'Orchestre symphonique de San Francisco dirigé par Pierre Monteux et donne en 1937 son premier récital new-yorkais, mais c'est la première apparition à Carnegie Hall en 1943 qui marque véritablement le début de sa jeune gloire. Après l'interruption de la guerre (il se produit pour les troupes alliées jusque dans le Pacifique), il donne ses premiers concerts en Europe, aux festivals de Lucerne (1948, sous la direction de Charles Munch), de Prades (1950), d'Édimbourg (1953) et en Union soviétique (1956). Il forme un trio en 1960 avec Eugen Istomin et Leonard Rose.

Malgré le rythme effréné de sa carrière, Isaac Stern parvient à enrichir son répertoire, créant les concertos de William Schumann et de Leonard Bernstein, jouant ceux de Rochberg, Penderecki, Barber, Hindemith, Prokofiev, Bartók, etc. Il participe activement à la vie musicale américaine, comme membre du Conseil national des arts et comme président de Carnegie Hall, qu'il a contribué à sauver de la démolition, et apporte son aide aux jeunes musiciens, prêtant fréquemment quelques-uns de ses neuf violons, se gardant pour lui les deux guarnerius, le Vicomte de Panette de 1737 et l'Ysaye de 1740. Ses interprétations reflètent l'homme, rayonnantes, intensément lyriques, d'un romantisme juvénile.