Simon-Joseph, dit l'Abbé Pellegrin
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Librettiste, poète et écrivain français (Marseille 1663 – Paris 1745).
Après être entré dans les ordres, il devient aumônier de la marine et effectue alors deux voyages en Orient. À son retour en 1703, il se met à écrire et remporte divers prix littéraires, dont celui de l'Académie française en 1704, ce qui lui attire la protection de Mme de Maintenon. Elle le fait entrer à Cluny et, à partir de cette époque, il mène de front ses fonctions religieuses et ses activités littéraires, fournissant livrets d'opéras et pièces à tous les théâtres parisiens, et composant pour l'école de Saint-Cyr psaumes, cantiques et noëls sur des airs d'opéras célèbres, sa prolixité étant souvent au détriment de la qualité de ses vers. Il finit par être excommunié par le cardinal de Noailles, jugeant ces deux activités incompatibles. Son premier livret d'opéra, Renaud, suite d'Armide, est mis en musique par Desmarets en 1705. Il collabore ensuite avec Destouches, Campra, Colin de Blamont, Montéclair et Rameau, entre autres, essayant de rénover la tradition fixée par Lully. Enfin, en 1732, il crée le premier opéra biblique avec Jephté, mis en musique par Montéclair. La même année, sa collaboration avec Rameau (pour lequel il écrira plus tard les Fêtes d'Hébé) aboutit à Hippolyte et Aricie (1733), qui provoque la fameuse querelle des ramistes et des lullystes. Son talent, bien qu'un peu dispersé, était certain et particulièrement bien adapté à la création musicale. Il jouit d'une très grande célébrité dans la première moitié du xviiie siècle.