Ludwig Senfl

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur suisse (Bâle ? 1486 ? – Munich 1542 ou 1543).

Sur les gravures 25 et 26 du Triomphe de Maximilien Ier, de Hans Burgkmair, figure aux côtés de Georf Slatkonia, le directeur de la chapelle, Ludwig Senfl. Ce dernier fut, en effet, l'un des compositeurs attitrés de la cour itinérante de l'empereur. Membre de la chapelle impériale d'Augsbourg jusqu'à sa dissolution, il gagna alors Vienne (avec 13 autres chanteurs et interprètes) et devint l'élève (et le transcripteur) d'Isaac avant de le remplacer après son départ pour Florence (1512). Après le licenciement de la chapelle par Charles Quint (1520), il se consacra au Liber selectarum cantionum (1520), recueil de chants renfermant le répertoire complet des motets de la cour, et acheva le Choralis constantinus d'Isaac ainsi que le Livre d'Odes d'Horace d'Ofhaimer. En 1523, il fut appelé à la cour de Munich comme « intonator », et malgré ses sympathies pour la Réforme, demeura à Munich jusqu'à sa mort.

Très appréciée et admirée, passant pour la plus importante de l'Allemagne à son époque, son œuvre comporte des messes ou fragments pour l'ordinaire ou le propre, des motets, des psaumes, mais aussi des lieder, qui lui valurent une part importante de sa célébrité. Le cantus firmus est à la base de ses compositions polyphoniques, qui, parfois, empruntent à la technique de la parodie ou de l'ostinato. Le premier, il a proposé de traiter polyphoniquement le choral (il fut vers 1530 en relation avec Luther, qui le pria d'écrire un motet sur l'antienne In pace). Senfl est le maître incontesté du contrepoint dans l'Allemagne de la première moitié du xvie siècle.