Johann-Heinrich Schmelzer

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur autrichien ( ? v. 1623 – Prague 1680).

Virtuose du violon, il fut musicien de chambre de la chapelle impériale à Vienne, puis devint vice-maître de chapelle en 1671 et Kapellmeister en 1679. Élève d'Antonio Bertali, il publia dans le style italien un recueil de Sonates pour violon seul (1663-64). Compositeur surtout instrumental, il a beaucoup aidé, avec Biber, à l'épanouissement d'une école de violonistes, propre à l'Autriche et à l'Allemagne du Sud, et caractérisée par une riche écriture contrapuntique et le recours à la scordatura.

Ses œuvres principales, éditées de son vivant, sont le Sacroprofanus concentus musicus fidium aliorumque instrumentarum, treize sonates à plusieurs instruments (1662), Aria per il balletto a cavallo nella… festa Leopoldo I (1667), Duodena selectarum sonatarum applicata ad usum tam honesti fori quam devoti chori (1669), etc. Mais un grand nombre de partitions ont été conservées à l'état de manuscrit dans les bibliothèques de Vienne et d'Uppsala. On y relève de la musique d'église (vêpres, motets), une Messe (publiée par G. Adler en 1918 et marquée par les techniques vénitiennes) et, bien entendu, des pages instrumentales, comme des sonates en trio. Dans l'ensemble, Schmelzer a été peu marqué par le style de l'école lullyste, empruntant plutôt des éléments d'inspiration à l'Italie. Pour le fond comme pour la forme, il a joué un rôle important dans la diffusion de la suite instrumentale dans les provinces d'Allemagne du Sud et contribué à imposer une écriture violonistique privilégiant le chant et l'ornement mélodique. Enfin, à partir de 1672, il écrivit des musiques de ballet pour les opéras du répertoire viennois.