Charles de Marguetel de Saint-Denis de Saint-Évremond

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Écrivain français (Saint-Denis-le-Gast, Manche, 1613 – Londres 1703).

Il fait une brillante carrière dans l'armée française (il est nommé maréchal de camp en 1652) tout en se montrant extrêmement actif dans le domaine littéraire, jusqu'à sa regrettable Lettre au marquis de Créqui sur la paix des Pyrénées (1659) qui signe sa disgrâce et l'oblige à s'exiler, tout d'abord aux Pays-Bas, puis définitivement à Londres en 1670. Il obtient immédiatement les faveurs de Charles II et anime bientôt, en compagnie d'Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, un cercle littéraire et artistique. Ses écrits, dont il a interdit la publication de son vivant, paraissent en 1706 chez Des Maizeaux à Amsterdam (Œuvres meslées, 5 vol.) et connaissent de nombreuses rééditions au cours du xviiie siècle. De nature très diverse (politiques, sur le théâtre, critiques littéraires, etc.), ils se caractérisent par un ton en général caustique. Il a écrit plusieurs ouvrages sur la musique : Idylle en musique, Éclaircissement sur ce qu'on dit de la musique des Italiens, à M. Lully et surtout Sur les opéras, où il déclare que la musique, impuissante à exprimer tous les sentiments, doit être mêlée au drame musical et non lui être substituée. Sa prise de position en faveur du style vocal français contre l'italien est par ailleurs surprenante pour l'époque. Enfin, sa comédie satirique, les Opéras, est une source d'informations précieuse sur les débuts de l'opéra français et sur Cambert, en particulier.